Télétravail, flex-office, travail non-salarié… Il est désormais entré dans les mœurs que (bien) travailler ne signifie pas obligatoirement être sur son lieu de travail.
Ces nouvelles tendances ont cependant un effet secondaire : la déshumanisation des relations de travail.
Selon le baromètre 2019 Paris Workplace, ce sont 6 salariés sur 10 qui déclarent s’être déjà senti isolés au travail.
Les entreprises font alors face à un enjeu majeur : créer du lien au sein de leur communauté et sur le lieu de travail, qui doit se réinventer pour devenir un lieu d’échanges et de partage.
Proposer des activités physiques et sportives est un moyen efficace et sain d’y parvenir.
Comment mettre en place du sport sur son lieu de travail ?
Il y a souvent d’avantage de raison à ne pas le faire : pas de douche, pas de salle de sport, pas la place, pas le temps… Pourtant, vos salariés l’attendent, puisque selon l’étude menée par Décathlon Pro, 87% des salariés souhaiteraient pratiquer du sport au travail.
L’important est donc de se poser les bonnes questions et de connaître les étapes-clés d’une bonne mise en œuvre.
1) Définir les objectifs et les indicateurs à suivre
La première étape, indispensable, est de vous interroger sur ce qui pousse votre entreprise à étudier ce projet.
Les bienfaits d’une activité physique et sportive régulière sont multiples et les objectifs peuvent varier selon vos interlocuteurs : Direction, RH, middle-management, CSE…
Ne négligez personne et interrogez toutes ces parties prenantes pour faire de votre projet un succès.
Souhaitez-vous lutter contre l’absentéisme ? Fidéliser vos collaborateurs ? Créer de la cohésion au sein de vos équipes ? Ou encore, redynamiser votre culture d’entreprise ?
Vous poser ces questions au démarrage de votre projet vous permettra de définir les bons indicateurs pour mesurer le retour sur investissement sur la durée.
2) Réaliser un diagnostic pour adapter le dispositif
Il est indispensable de sonder vos salariés pour comprendre leurs souhaits et leurs motivations.
Cela peut paraitre élémentaire.
Pourtant, en janvier 2019, la Harvard Business Revue* mettait en garde : « la première raison mise en avant (à la faible participation) est que le type de sports proposés ne correspond pas à leur souhait (36%). »
Il y a au moins deux questions indispensables à poser :
– Quelle(s) activités physiques et sportives souhaitent-ils pratiquer avec leurs collègues ?
– Quel(s) créneau(x) horaire(s) leur semble(nt) le(s) plus approprié(s) pour pratiquer du sport ?
3) Communiquer et susciter l’adhésion
Une fois que vous aurez identifié les activités et les créneaux idéaux, une phase prépondérante démarre : faire savoir.
Quand est-ce que ça démarre ? Où est-ce que cela aura lieu ? Comment peut-on s’inscrire ? …
Nous avons deux préconisations à ce sujet :
• Prévoir un plan de communication 1 mois à l’avance, en multipliant les canaux : affiches, mail, intranet, réseau social d’entreprise…. Proposer des activités sportives à ses salariés est une démarche vertueuse, qu’il faut valoriser et sur laquelle il faut communiquer pour être certains que toutes et tous soient informés.
• Faire du teasing en proposant une première semaine « test », avec plusieurs cours différents, qui permettront de valider le choix des activités et finiront de convaincre les indécis !
Une fois l’activité démarrée et cadencée pour tout le trimestre, le travail n’est pas fini. Il est fréquent que le taux de participation diminue au fur et à mesure. Il est important d’expliquer ce phénomène. Est-ce le cours qui diminue en qualité ? Les salariés qui se lassent de la redondance des exercices ? La motivation qui baisse ?
Il est donc primordial d’être au contact des participants et des non participants afin de cerner le mieux possible les attentes et de faire varier l’offre au fil de leurs besoins.
4) Mesurer les bénéfices et améliorer le dispositif
Votre travail n’est pas encore tout à fait terminé !
En effet, une fois l’effet « waouh » passé, l’adhésion de vos collaborateurs est-elle toujours croissante (ou au moins constante) ? Les objectifs que vous vous étiez fixés au démarrage du projet ont-ils été atteints ?
Pour vous aider, voici le top 3 des indicateurs les plus souvent suivis :
• Taux de participation : l’important ici est de suivre l’évolution dans le temps, et de comparer la participation entre les différentes sessions proposées. En cas de baisse de la fréquentation, ou si vos salariés boudent une session spécifique, il sera primordial d’en étudier les raisons (horaire inapproprié, manque de communication, niveau inadapté …) et de mettre en place des actions correctives.
• Nombre de salariés concernés : lorsque vous proposez une nouvelle activité à vos salariés, votre objectif est de toucher le plus grand nombre possible afin de maintenir une équité. Il faudra donc veiller à proposer une (ou des) activité(s) qui conviennent au plus grand nombre.
• Nombre de participants issus de services différents : le sport est un vecteur de cohésion et de mixité sociale, il peut permettre de créer des communautés complémentaires au sein de votre entreprise, sans tenir compte des barrières hiérarchiques ou organisationnelles.
Cela nécessite donc des outils de recensement et d’organisation semaines après semaines afin de pouvoir avoir des statistiques probantes. Une phase test sur 3 mois, soit une dizaine de cours par discipline choisie semble être la durée idéale.
Voilà ! Vous êtes maintenant prêts à tenir vos bonnes résolutions, et mettre en place du sport dans votre entreprise en 2020 !