La récente condamnation d’un employeur pour harcèlement moral par bore-out met la lumière sur un nouveau trouble du travail. En plus du burn-out classique, il y a désormais le brown-out qui rejoint, avec le bore-out, les maladies issues du travail. Dans une société en perpétuelle quête d’accomplissement et de bien-être au boulot, nous vous éclairons sur ces syndromes qui ne sont pas aussi rares qu’on le pense.
Bore-out, quand l’ennui devient maladie
« Sur une journée de 7h je travaille entre 30 et 45 minutes, je me sens inutile »
Le bore-out est le syndrome d’épuisement par l’ennui au travail. Il peut survenir dans plusieurs cas de figure : une baisse d’activité, une surqualification du salarié pour le poste ou une « mise au placard » volontaire de la part de l’entreprise.
S’ennuyer au travail est souvent mal perçu ou incompris. Alors que l’accès à l’emploi est un statut qui est valorisé en France, prétendre de ne pas bien s’y sentir peut être mal perçu par les collaborateurs autour. Les personnes concernées par ce mal-être ont du mal à communiquer avec leur hiérarchie et leurs équipes, ce qui en fait un trouble parfois difficile à détecter.
C’est pourtant une souffrance réelle. Lorsque celle-ci est enclenchée, un cercle vicieux traîne la personne vers la dépression : Perte de confiance en soi, épuisement moral, remise en question de sa propre valeur, insomnie etc. Le duo de crises professionnelle et existentielle peut engendrer des problèmes plus importants, poussant l’extension du sentiment d’inutilité au boulot à sa vie privée.
Brown-out, en quête de sens
« Pourquoi je fais ça ? »
Le brown-out est la perte de sens dans le travail, cela veut littéralement dire « baisse de tension ».
Le salarié trouve ses tâches absurdes ou inadéquates à ses compétences : « Je dois réaliser des documents que personne ne lit, alors que je suis formateur terrain. »
Ou elles sont en opposition avec ses valeurs : « Je dois vanter les bienfaits de cet aliment, mais je sais qu’il est mauvais pour la santé. »
La personne touchée par le brown-out vit un dilemme profond qui oppose son besoin matériel (le salaire de son emploi) à son besoin social (la valeur intangible de son emploi). Des symptômes dépressifs peuvent alors apparaître : irritabilité, isolement volontaire, démotivation chronique… Le salarié ne discerne plus son rôle dans l’entreprise, ce qui peut aller jusqu’à un désinvestissement total de son travail. Sa productivité devient insignifiante.
Dans certains cas, le bore-out peut engendrer le brown-out et inversement.
Prévenir ces syndromes et favoriser le bien-être au travail
Bore-out et brown-out, par le mal-être qu’ils créent, favorisent l’absentéisme et accélèrent de fait le turn-over au sein de l’entreprise. La loi « Rebsamen », du 17 août 2015, ouvre la voie à une meilleure reconnaissance des pathologies psychiques au travail comme maladies professionnelles. Il est donc important pour les dirigeants d’être attentifs à ces maux.
Il est indispensable de valoriser les individus et les compétences. De ne pas rester dans des situations d’impasse du côté du salarié et de la hiérarchie.
Par exemple, lorsqu’une activité baisse temporairement, le collaborateur concerné peut venir en appui à une autre équipe. Une formation pour redonner du sens à une fonction est également un excellent moyen. Enfin, les changements stratégiques, fréquents dans le cycle de vie d’une entreprise, doivent être gérés avec habileté en amont. Il s’agit de communiquer au mieux avec les parties prenantes afin d’expliquer les nouveaux dispositifs et fédérer les équipes autour du projet entrepreneurial.
L’appui d’un psychologue du travail est un atout qui permet de libérer la parole, afin de reconstruire une base plus saine au quotidien.
De plus, ces situations pathologiques empêchent souvent le collaborateur de prendre du recul. La sophrologie et la relaxation peuvent être d’excellents alliés pour remédier au stress engendré, apaiser les tensions et se vider l’esprit pour mieux rebondir.
Enfin, les activités de teambuilding permettent de ressouder une équipe qui sera plus apte à communiquer et à s’entraider. Une prévention très efficace de ces troubles.
Si votre entreprise est concernée par ces syndromes, n’hésitez pas à nous contacter pour être mis en relation avec le bon accompagnateur pour une telle situation.